TEXTES, CHRONIQUES et DOCUMENTS DIVERS

 

  BIOGRAPHIES

 

CAMILLE LARGE

(1923 – 1986)

 

 

 

 

Mon père, Camille Marc Large, naît à Lyon le 21 février 1923 au 42 rue de la Claire dans le quartier de Vaise. Ce quartier, et notamment la rue de la Claire, est  proche de la gare du chemin de fer, ce n’est pas un hasard, son père est chauffeur au PLM, la compagnie qui assure les transports ferroviaires entre Paris et Marseille via Lyon.

Son père, est alors âgé de 48 ans et sa mère de 40 ans ; il a un frère, Victor, de 14 ans son aîné,  et une sœur, Maria.

 

La maison du port en 2005
 

A l’age de six ans, sa famille déménage à Belleville sur Saône, au port, dans une maison qui abrite les pompes chargées d’alimenter les locomotives à vapeur du PLM en eau pompée dans la Saône. Son père est chargé de leur  fonctionnement.
Son séjour au bord de la Saône donnera lieu a des courses épiques entre sa mère, courant sur le pont, un balai à la main, pour essayer de faire rentrer au bercail, un garnement qui traverse la rivière, large d’une centaine de mètres, à cheval sur une botte de jonc !

Je n’ai, hélas, que peu de renseignements sur cette période assez mouvementée semble-t-il.

A 18 ans, il s’engage, le 2 décembre 1941, au 43ème Régiment d’Infanterie Coloniale (RIC). Embarqué à Marseille le 7 février 1942, il arrive à Tunis, à son affectation, 3 jours plus tard.

Nommé 1ère classe le 1er octobre de la même année, puis caporal le 16 décembre, il passe au CLI ( Corps  Léger d’Intervention) en janvier 1944 où il est nommé caporal-chef le 1er juillet.

Le CLI devient 5ème RIC en avril 1945, composante des Forces Expéditionnaires Françaises en Extrême-Orient. En septembre, il suit un entraînement parachutiste à Rawalpindi, aux Indes.

Affecté au commando B2 du bataillon S.A.S du 5ème RIC qui vient d’être créé, il embarque pour l’Indochine sur le bateau anglais « BEATRIX » le 27 septembre.

Le bataillon SAS deviendra le « Commando Ponchardier » avec lequel il finira sa carrière militaire. (journal de marche du SASB commando Ponchardier)

     
   
 
Camille Large commando en Indochine
 

Nommé sergent  le 1er novembre 1945, cité à l’ordre du régiment avec attribution de la Croix de Guerre 1939-1945 avec étoile de bronze le 18 juin 1946, il rentre en France avec le « Commando Ponchardier » et est démobilisé le 10 septembre 1946. Un an plus tard, presque jour pour jour, le 6 septembre 1947, à Saint Jean d’Ardières, il épouse Denise Thévenet, ma mère et s’installe au 24 rue des écoles à Belleville.

     
 
 
Camille Large rugbyman en 1947
Camille Large & Denise Thévenet

Electricien à la régie d’électricité, il pratique le rugby puis le football. Une blessure lors d’un match l’envoie à l’hôpital de Grange-Blanche à Lyon ou il est opéré des tendons du genou, il a droit à une prothèse.

La régie d’électricité a été nationalisée, elle fait partie d’EDF, Camille restera dans l’entreprise jusqu'à sa retraite.

     
 
 
 
Camille Large, agent EDF
 

Le 28 avril 1948 naît, mort-né, un premier enfant, il aurait dû s’appeler Marc, c’était un garçon.

Quinze mois plus tard, c’est mon tour, j’arrive au monde le 5 août 1949 à la maternité de Belleville.

A l’arrivée de ma sœur Nadine, le 8 mai 1951, l’appartement de la rue des écoles, composé d’une seule chambre et d’une cuisine, devient trop petit.                              

La famille déménage rue Pasteur, dans un appartement de l’EDF.

Ne pratiquant plus de sport, mon père s’adonne à la pêche et à la chasse. Il possède une barque sur la Saône, non loin de la maison de son enfance. Je l’accompagne parfois durant les longues heures qu’il passe à taquiner le goujon ou lors de ses longues marches à la poursuite du lièvre ou du faisan.

Il cultive aussi un jardin potager sur un terrain en location, les jardins ouvriers, le long de la route du port.

Une petite cabane en bois, construite dans ce jardin et agrémentée d’une tonnelle permet à toute la famille de prendre le repas du soir en plein air. Les légumes cultivés sont un précieux apport dans l’alimentation de la famille qui s’agrandit, le 26 novembre 1953, avec la naissance de mon frère Yves.

1955, la Saône est en crue, une des plus grandes crues depuis fort longtemps, l’eau arrive à quelques mètres de notre porte. La barque est utile pour se déplacer dans la ville sous les eaux.

Le 4 novembre, Ghislaine, ma deuxième sœur, pointe son nez.

La décision est prise de déménager une nouvelle fois, mais c’est dans une maison construite pour nous, Cité Bon repos, qui deviendra plus tard l’avenue Marius Mathon.

Tous les enfants ont grandi, Ghislaine à 8 ans et moi 14 lorsque, surprise, arrive un retardataire.

Lionel naît le 12 octobre 1963, mon père a 40ans.

Grâce au Comité d’entreprise de l’EDF, nous avons tous, les enfants, pu partir en colonie de vacance.
Je suis le premier à quitter le nid en m’engageant dans la Marine le 24 septembre 1969.

Ce départ, contre toute attente, resserrera les liens entre mon père et moi, liens quelques peu distendus depuis quelques années.

Puis, Nadine se marie le 20 décembre de la même année. Ghislaine suit le 30 mars 1974, puis Yves le 5 juillet 1975.

Les parents peuvent enfin penser un peu à eux et partir régulièrement en vacances.

En 1977, il prend une retraite bien méritée après de multiples problèmes de mal de dos, héritage de son passé de parachutiste et du pénible travail de levage des poteaux électriques.

Le 29 janvier 1986, en pleine nuit, il nous quitte brutalement, victime d’une hémorragie cérébrale.

 

     
   
 
Camille Large en 1985
 


 

 

 

 

Sources 

 

Acte de naissance de Camille Large ;

Acte de mariage de Camille Large et Denise Thévenet ;

Livret militaire de Camille Large ;

Journal de marche du SASB Commando Ponchardier ;

Livret de famille de Camille Large et Denise Thévenet ;

 

Photos : collection privée de l’auteur, reproduction interdite.

 

 

 

 

 

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. Copyright © Alain Large, mars 2006